Certains étrangers ont droit à une pension française, bien que les règles du système de pension français puissent rendre la situation compliquée pour certains expatriés.
Une pension française est généralement accessible aux étrangers qui vivent et travaillent en France pendant un nombre d’années déterminé. Le système de sécurité sociale en France (Securite Sociale) est le fonds de réserve public pour les retraites auquel tous les employés en France cotisent avant de pouvoir prétendre à une pension française. Par conséquent, le système français de retraite pour les étrangers est complexe ; les travailleurs étrangers doivent remplir de nombreuses conditions avant de pouvoir bénéficier d’une pension (la retraite).
Découvrez ci-dessous si vous pouvez prétendre à une pension française :
Qui peut prétendre à une pension française ?
Si vous travaillez en France, vous pouvez généralement demander une pension de l’État français. Vous pouvez également transférer certaines pensions de votre propre pays ; cela peut être avantageux pour certains étrangers qui prennent leur retraite en France.
Les salariés en France cotisent à leur pension française par le biais d’un système obligatoire de pension de l’État par répartition (Retraite de base ou Minimum de pension de l’État), prélevé par le biais des cotisations de sécurité sociale. Toutefois, les salariés peuvent également cotiser à un régime de retraite complémentaire et/ou à un régime de retraite privé.
Pour pouvoir prétendre à une pension française, vous devez avoir travaillé au moins 10 ans en France, tandis que le montant maximum de la pension ne peut être demandé qu’après avoir travaillé en France pendant 40 à 43 ans (selon la date de naissance).
L’âge minimum de la retraite en France est de 62 ans (60 ans si vous êtes né avant le 1er juillet 1951). Cinq années s’ajoutent avant que vous n’atteigniez l’âge de la retraite en France et que vous ayez droit à la totalité de votre pension. Les travailleurs nés après le 1er janvier 1955 ne peuvent prétendre à une pension d’État complète avant l’âge de 67 ans.
Il existe quelques exceptions pour la retraite anticipée. Les exceptions concernent généralement les personnes qui ont travaillé pendant de nombreuses années, les personnes handicapées ou celles qui ont travaillé dans des environnements stressants ou malsains. Ces travailleurs peuvent prendre leur retraite jusqu’à deux ans avant l’âge légal ; par exemple, les personnes handicapées peuvent prendre leur retraite entre 55 et 59 ans. De nombreuses conditions s’appliquent.
Les salariés qui ont rempli les conditions d’activité requises pour la retraite en France ont la possibilité de continuer à travailler après l’âge de la retraite. Une augmentation de la pension est généralement proposée par quart de travail supplémentaire au-delà de l’âge de la retraite. Une déduction est effectuée pour chaque trimestre pris avant l’âge officiel de la retraite.
Il existe de nombreuses conditions qui peuvent affecter votre pension française. Par exemple, les travailleurs faiblement rémunérés peuvent recevoir 85 % du paiement minimum du pays.
Le système de retraite français à trois piliers
Le système de retraite français repose sur trois piliers : la pension de l’État, les pensions complémentaires obligatoires et les pensions privées volontaires. Les travailleurs qui souhaitent augmenter leur pension peuvent cotiser aux trois piliers, à des conditions différentes pour chacun d’entre eux.
Pension de l’État français
Depuis 2012, les retraités doivent avoir travaillé au moins 42 ans avant de pouvoir prétendre à une pension de retraite complète de l’État français (ou 40 ans s’ils sont nés avant 1952). Ce chiffre passera à 43 ans en 2035 pour les personnes nées à partir de 1973. Sinon, il est possible de demander une pension française au prorata après avoir travaillé au moins 10 ans en France.
Le régime de pension français de l’État permet alors aux retraités de toucher un maximum de 50 % de leur salaire moyen annuel dans la limite de 39 732 euros par an. Pour les personnes nées depuis 1953, le taux de pension minimum est de 37,5 %.
Pension complémentaire obligatoire
En France, les travailleurs doivent cotiser à des pensions complémentaires, qui sont gérées par des secteurs spécifiques. Les plus courantes sont l’AGIRC (pour les cadres) et l’ARRCO (pour les non-cadres), qui ont fusionné en 2003. Les employeurs et les salariés versent des cotisations par répartition.
Les taux de pension sont calculés sur la base des points accumulés au cours de la carrière professionnelle. Le montant de votre pension est généralement calculé sur la moyenne de l’ensemble de votre salaire de travail, et non sur les 25 meilleures années comme dans la pension de l’État français.
Dans le cadre de ce régime, les affiliés ne peuvent pas percevoir une pension complète avant l’âge de 65 ou 67 ans (selon l’année de naissance), mais ils peuvent prétendre à une pension complète AGRIC/ARRCO avec retraite anticipée à 60/62 ans s’ils ont cotisé à la sécurité sociale pendant au moins 40-43 ans. Une fois que vous remplissez les conditions d’une pension d’État à taux plein, votre pension complémentaire est également versée au taux plein.
Si vous n’avez pas cotisé pendant toute la durée de la pension, les taux de pension sont calculés sur le nombre d’années de cotisation à la pension d’État ; la retraite anticipée avec un taux de pension réduit peut être prise à partir de 55 ou 57 ans (selon la naissance).
Les pensions françaises de survivant et de veuve sont également disponibles. Les conjoints survivants (avec des enfants en bas âge ou âgés de 55 à 60 ans) peuvent demander jusqu’à 60 % de la pension de l’assuré décédé, tandis que les enfants orphelins (de moins de 21 à 25 ans) peuvent demander entre 30 et 50 % de la pension de l’assuré décédé, les conditions variant selon le régime auquel ils appartenaient.
Pensions privées volontaires
Les pensions privées volontaires sont également encouragées par le gouvernement français. Elles sont généralement versées par le biais d’un « plan d’épargne d’entreprise », qui est un moyen fiscalement avantageux de planifier la retraite. Les travailleurs ont la possibilité de souscrire une police de cinq ou dix ans ; depuis 2004, ce dernier régime est disponible jusqu’à la retraite. Les cotisations peuvent être aussi faibles que 50 euros par mois. Les investisseurs peuvent bénéficier de crédits d’impôt sur le revenu jusqu’à 10 % du revenu total.
Il existe des plans de retraite privés payés par l’employeur (pensions d’entreprise), mais ils sont généralement destinés aux cadres. Vous pouvez également choisir de souscrire à vos propres plans de retraite privés par l’intermédiaire de banques, de fonds de pension ou de courtiers d’assurance.
Comment calculer votre taux de pension français
Le montant de votre pension dépend du nombre de trimestres que vous travaillez et de l’assurance que vous payez. Pour chaque trimestre où vous travaillez, vous accumulez des points en fonction de votre niveau de revenu et du secteur d’activité dans lequel vous travaillez. Les cadres bénéficient de points supplémentaires en fonction de leurs revenus.
Le montant de la pension française que vous percevez dépend de trois facteurs.
Le salaire de base ou le salaire annuel moyen (SAM) : Il est calculé à partir de votre salaire moyen sur lequel vous avez payé des cotisations de sécurité sociale. En 2008, le modèle du salaire annuel moyen (SAM) a été réajusté pour tenir compte des 25 années les mieux rémunérées plutôt que d’une moyenne fixe.
Taux de pension : vous pouvez recevoir au maximum 50 % de votre salaire de base, avec un plafond minimum de 37,5 % pour les personnes nées après 1953. Votre taux de pension est affecté d’un pourcentage calculé en fonction du nombre de conditions que vous remplissez ; par exemple, si vous avez travaillé plus ou moins que le nombre d’années requis, votre taux de pension change selon des pourcentages déterminés.
La durée totale d’assurance : il s’agit d’un calcul des années ouvrant droit à votre période de travail pour la pension française. Elle comprend généralement les périodes pendant lesquelles vous avez cotisé à un régime de sécurité sociale, mais d’autres catégories comptent également, par exemple, le congé parental, le risque de travail pénible ou industriel ou le chômage peuvent être pris en compte dans le calcul de votre période de pension française (ou période d’assurance). Chaque catégorie est classée en trimestres ; pour bénéficier du taux de pension de 50 %, vous devez disposer de 160 à 172 trimestres (selon votre âge) au moment de l’évaluation, ou de 40 trimestres (10 ans) pour une pension minimale. Ce système de calcul complexe est disponible sur le site internet du gouvernement français (en anglais).
Les femmes qui prennent un congé de maternité reçoivent des prestations de retraite. Un maximum de huit trimestres est automatiquement ajouté pour chaque enfant et quatre autres pour l’éducation de l’enfant, y compris les enfants adoptés.
Conditions et incitations
Il existe des mesures d’incitation pour maintenir les salariés en activité en France. Elles prennent généralement la forme de pénalités et de récompenses pour chaque trimestre où vous prenez une retraite anticipée ou travaillez au-delà de l’âge légal de la retraite en France, respectivement. Les taux de pension dépendent généralement de l’année de naissance, par exemple, 1,25 % sera déduit (si vous êtes né après 1953) pour chaque trimestre pris avant la retraite légale, tandis que les travailleurs ayant dépassé l’âge minimum de la retraite peuvent recevoir 1,25 % supplémentaire par trimestre supplémentaire travaillé et ceux qui ont dépassé l’âge de la retraite en France recevront 2,5 % supplémentaires sur leurs taux de pension.
Il existe également des conditions pour garantir des taux de pension minimum et maximum en France. Il existe une allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) qui garantit aux retraités vivant seuls un revenu mensuel d’au moins 833 euros. Les personnes à faibles revenus qui ont droit à une pension française reçoivent également un taux minimum de pension française d’environ 634,66 € par mois. Ce montant est indépendant de leur salaire antérieur, ainsi que de toute autre pension complémentaire jusqu’à un maximum d’environ 1 136 €.
En tout état de cause, la pension de base de l’État français ne peut jamais dépasser un taux de pension français maximum de 50 % du plafond de la sécurité sociale. Cela représente 655,50 euros par mois en 2016.
Les pensions françaises pour les citoyens de l’UE
Si vous ne remplissez pas les conditions de durée pour obtenir une pension française (environ 40-43 ans) mais que vous avez travaillé dans d’autres pays européens, vous pouvez dans certains cas combiner le nombre total d’années travaillées dans l’Union européenne pour avoir droit à une pension française ou obtenir des taux de pension plus élevés. Par exemple, si vous avez travaillé 10 ans en France mais 32 ans en Espagne, vous pouvez toujours avoir droit à une pension française au prorata, c’est-à-dire que vous aurez droit à une pension réduite sur la base de 10 ans de travail.
Vous devez demander conseil à l’autorité chargée des pensions dans votre pays de résidence ou dans celui où vous avez travaillé précédemment pour savoir ce qui s’applique à votre situation. En tout état de cause, si vous avez travaillé dans plusieurs pays européens, il peut être avantageux de vérifier quels sont les droits à pension que vous pouvez faire valoir dans chacun d’eux. Vous trouverez une explication détaillée et des calculs sur la page web de l’UE.
Taxe sur les retraites
Les expatriés sont tenus de payer des impôts français sur leur pension en France. En vertu de la législation française, une pension française acquise dans le cadre d’un emploi est imposable de la même manière qu’un salaire.
Les pensions de l’État français, les pensions professionnelles et les pensions privées sont soumises à une déduction fiscale de 10 % (de 377 euros au minimum à 3 689 euros au maximum par ménage et par an). L’impôt est basé sur le ménage plutôt que sur les personnes physiques pour bénéficier aux couples dont l’un des conjoints gagne plus que l’autre.
Les impôts en France sont basés sur une échelle mobile de 14 à 45 % selon la tranche de revenu. Dans certains cas, toutes les formes de revenus sont soumises à l’impôt français. Les charges sociales s’appliquent également à un taux de 7,1 %. Toutefois, certains titulaires de pension sont exonérés.
Si vous bénéficiez d’une pension dans un autre pays, étudiez les règles fiscales en vigueur en France et dans ce pays. La France a conclu des conventions fiscales avec de nombreux pays voisins européens et avec plusieurs autres pays du monde. Par conséquent, les retraités qui viennent en France peuvent éviter de payer deux fois des impôts. Vous pouvez trouver une liste complète des pays qui ont conclu des conventions de double imposition ou de sécurité sociale avec la France.
La pension de survie en France
Les survivants n’ont pas automatiquement droit à la pension française d’un conjoint ou d’un ex-conjoint en France. Les pensions de réversion ne sont versées aux conjoints survivants que s’ils ont plus de 55 ans et ont un certain niveau de revenu total. Dans certains cas, les personnes de moins de 55 ans à faibles revenus peuvent prétendre à une allocation de veuvage ; l’autorité française des retraites évalue si cela s’applique.
Le montant à verser ne dépasse pas 54 % de la pension française du défunt, mais à condition que le survivant ne gagne pas plus qu’un montant maximum (860,08 € par mois en 2018), des majorations de 11,1 % sont ajoutées chaque année. Si le défunt était marié plusieurs fois, la pension est partagée entre les ex-conjoints ; s’il y avait des enfants, le taux de la pension peut être plus élevé.
Toutefois, dans les cas où le conjoint survivant s’est remarié, le nouveau revenu du ménage est pris en compte afin de satisfaire à l’examen des ressources.
Réformes des retraites en France
Le gouvernement français prévoit d’introduire d’autres réformes des retraites en France pour s’attaquer au déficit et à d’autres problèmes. D’ici 2035, les salariés nés en 1973 et au-delà devront travailler pendant 43 ans avant de pouvoir prétendre à une pension française.
La plupart des salariés en France sont couverts par les régimes de retraite français obligatoires ARRCO et AGIRC. L’AGIRC ne concerne que les cadres (dirigeants, cadres supérieurs et employés), tandis que l’ARRCO concerne à la fois les cadres et les employés. Ces régimes de retraite français sont financés par les cotisations de sécurité sociale des employeurs et des employés, sur la base de pourcentages de rémunération déterminés qui diffèrent d’un régime à l’autre, tout comme les formules de prestations.
Des efforts sont actuellement déployés pour remédier aux graves déséquilibres financiers de ces régimes en ajustant les prestations, en augmentant les cotisations et en fusionnant les activités des deux régimes en un seul afin de réduire les coûts.
Comment faire une demande de pension française
Une fois que vous avez atteint l’âge légal de la retraite, vous devez vous adresser à la Caisse nationale d’assurance vie (CNAV). Vous pouvez demander une pension française proportionnelle au montant de l’assurance versée dans le système social français. Si vous résidez à l’étranger, l’autorité française des retraites fournit un guide sur la manière de demander une pension de retraite française internationale.
Options de pension en France pour les expatriés
Avant de demander votre pension française, pesez le pour et le contre en ce qui concerne les conséquences fiscales sur vos pensions et vos actifs.
Les expatriés peuvent vivre en France avec différents types de pensions gagnées dans leur propre pays :
Pension d’État
Prélèvement de revenus
Pensions personnelles auto-investies (SIPP)
Régimes de pension reconnus à l’étranger remplissant les conditions requises (QROPS)
Pensions d’État
Les pensions d’État peuvent être soumises à l’impôt dans votre pays et en France, ce qui amène les retraités à payer des impôts dans les deux pays. Toutefois, les citoyens des pays ayant conclu une convention de double imposition avec la France peuvent récupérer l’impôt dans leur propre pays.
Prélèvement sur le revenu
Le système de prélèvement sur les revenus vous offre deux options : plafonnée et flexible. Les régimes plafonnés sont les plus courants : vous choisissez le montant que vous souhaitez prélever sur votre pension chaque mois. Si vous souhaitez toucher un montant forfaitaire, vous pouvez prélever jusqu’à un certain montant (généralement environ 25 %) de la valeur totale du fonds de pension.
Les régimes de prélèvement flexibles vous permettent de prélever le montant que vous souhaitez, à condition que la valeur du fonds de pension satisfasse au revenu minimum requis (RMI). Cette option vous permet de retirer tous vos fonds de votre pension d’origine et de les réinvestir dans des produits français qui peuvent être plus avantageux financièrement.
Pensions personnelles auto-investies (PPAI)
Comme c’est le cas dans la plupart des pays, les pensions d’État n’accumulent pas suffisamment d’épargne pour assurer aux retraités des revenus insuffisants. Les pensions privées sont populaires en France depuis les années 1960. En 2006, de nouvelles règles en matière de pension ont été introduites pour permettre aux expatriés qui prennent leur retraite en France de transférer des PEP de l’étranger. Les règles sont quelque peu complexes car elles dépendent du type de fonds accessibles sur un compte offshore. Les fonds de pension offshore sont imposables, sauf s’il s’agit d’un revenu exonéré d’impôt. Ces fonds peuvent être disqualifiés en vertu des règles du QROPS car ils ne sont pas considérés comme étant dans l’esprit du système social français.
QROPS : transférer et consolider votre pension britannique
Les expatriés qui quittent le Royaume-Uni pour s’installer à l’étranger peuvent transférer leur pension dans un régime de retraite reconnu à l’étranger (Qualified Recognized Overseas Pension Scheme – QROPS). Le QROPS permet aux expatriés de regrouper leurs pensions dans un seul régime. Cela leur permet de gérer plus facilement leurs fonds de retraite et d’éviter les fluctuations monétaires.
Le QROPS présente de nombreux avantages. Cependant, ils ne sont pas adaptés ou disponibles pour tous les retraités britanniques. Prenez conseil auprès d’un conseiller financier expert tel qu’AES.